par Julien Chauffour
I
Je ne bougerai pas Le monde versera
dans mes poumons secrets Comme s’il était de l’air.
La mer coulera sur ma peau par les fenêtres.
Un pin mangé de parasites,
Un chêne, de l’autre côté,
Un eucalyptus
Caressent le toit de la maison avec leurs doigts de paix
La visite peut commencer.
Tu verras, c’est un bel endroit.
II
Offrande aux Dieux de nuit, un rêve sous la douche
L’odeur du café
Sacrifice et cuisinière.
Le réfrigérateur s’ouvre le jour se lève.
Les céréales se souviennent d’un pays
d’enfance et de lait.
Pour un autre Dieu
La vaisselle repose.
Le foyer de transformation
Brûle encore.
Le tapis attend.
La poussière dans les coins conte des histoires
À l’oreille d’une femme
Endormie.
Je deviens moi.
[Comme étudiant, Julien Chauffour travaille sur la satire et la presse à l’UQAR, dans l’espoir d’y obtenir un doctorat. Comme écrivain, il a publié un essai et quelques nouvelles oniriques, merveilleuses et d’anticipation, et le nid est encore plein d’œufs. Comme poète, il écrit pour ce qui respire.]