par Vert
Chaque jour chaque coin de rue
je remercie ton absence
dont les morceaux craquent sous mes pas
Cette ville c’est une pinte cassée par terre
cette ville est un
– fais attention ça saigne
cette ville c’est les fois que je me faisais mal pis que tu te fâchais parce que je faisais du bruit
cette ville est dans ma tête même si je m’entête à dire qu’elle est dans ma peau
et elle grince des dents fort comme le matin d’un badtrip
Dans cette ville j’arrache les stickers nazis au coin de la rue
pis ils me font penser à toi (Ark)
pourtant j’ai moins peur dans la rue que quand j’avais peur de toi
Cette ville c’est le bruit du styrofoam
mais tellement fort qu’on entend pu rien d’autre
et la fille qui me donne des stickers pour les mettre à la place
me demande avec un reproche pourquoi je déménage
Il me faut des bottes solides et regarder où je marche.
[Venu·e de l’air du Bas-du-Fleuve, Vert a passé plusieurs années à Québec à affronter l’adversité et faire des Études Sérieuses. Iel est depuis peu à Montréal et peut enfin recommencer à écrire à propos d’autre chose.]