(TRIANGLE is not under hypnosis)

par Khalid EL Morabethi

Ne pas être une proie. Je comprends que c’est gratuit. Ma naissance ne prouve rien. Il y a des champignons blancs. Ce que je consomme grave est gratuit grave. Je comprends qu’il faut gagner à tout prix. Je comprends maintenant qu’il n’y a pas d’oxygène. Depuis bien longtemps. Il y a des asticots blancs. Je souris mais je fais attention. Mon œil composé ne prouve rien. Je suis au milieu du danger avec sept têtes mais je ne fais pas attention. C’est un entraînement. Me prendre par les cornes. Il n’y a pas de sang mais ça ne prouve rien. J’escamote la conscience pour que je gagne. Pour que j’interprète le concept prodigieux devant l’architecte

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Les crises sont toujours en cours de construction. Puis l’opération. Pas d’enfance. Conduire les souvenirs vers une autre province. Pas d’anniversaires. Pour que je sorte. Les crises font des miracles. Il faut que je me noie pour que je me prépare. Il faut que je me noie pour que mon esprit se sépare en 4 parties, 2 parties, 8 parties, 631 parties. Il faut que je me noie pour un remplaçant libre. Puis l’opérateur. Pas de vertige. Pour que je sorte. Les crises suppriment la faiblesse. Il faut que je me noie pour que je ne doute jamais. Il faut que je me noie pour que je sorte de l’autre côté de la construction. Il faut que je me noie pour que je voie le grand regard honnête. Pas de mensonges. Prendre le risque. Pour que je sorte. Les crises pénètrent les consentements. Il faut que je me noie pour que j’articule. Brûler le ventre. Les crises m’apprennent. Arracher la chair. Les crises m’entourent. Voir plus clair. Les crises se présentent comme remède. Pour que je sorte. Pas d’hésitation. Il faut que je me noie pour que je sorte

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Oui, je déteste les forêts, c’est trop. Je prends vraiment tout ce que je reçois. J’ai besoin de construire des bâtiments, je suis en train de construire des bâtiments et des autoroutes, c’est le futur, mon propre futur, c’est le bon futur. Je dois construire des ponts, beaucoup de ponts, personne ne peut construire des ponts comme moi. Oui, il y a dix observateurs à la peau orange que je dois payer tous les trois mois et surtout payer leurs impôts. Oui, j’ai fait un casting, j’ai bien sélectionné ces dix observateurs qui font bien leur travail, qui m’observent en train de construire des restaurants, des bâtiments et des autoroutes, des labyrinthes, des escaliers et un zoo où les visiteurs peuvent voir mes volontés me prier

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[Khalid EL Morabethi, vit, étudie, cultive son jardin au Maroc à Oujda, écrit des textes, des sortes d’exercices.]