Lundi 24 mai 2021

par Peau Wet

Limoilou,
Québec

L’air climatisé au bord du ravin

Si les escaliers s’effondrent

Les salons tomberont bien sur les gazebos

Les essaims de vélos en rodéos de roues qui éclatent sur les morceaux de verres délestés par les fêtards
qui assaillent les espaces verts des zones rouges

Les voitures antiques crachent des airs extra glucose-fructose

La nostalgie met ses bas blancs

Même les abeilles doivent mettre leur clignotant

Sur l’autoroute de la semence épandue

Par les feuillus mâles frustrés

À en faire éternuer les enfants et leurs poupées

Et les intersections pompent et expulsent

Palpitations chroniques intermittentes de quartier

Ils nous creuseront des tunnels pour nous entuber de Xanax

De cigarettes Popeye brisées

Ils coifferont les bosquets de mauvaises herbes en man bun

En citations à profondeur dessinée

Ils prendront les pointes de tartes à la jonction de nos cuisses

Pour nous faire schémas

[Peau Wet est une bibitte poétique qui sévit depuis plus d’un an sur Instagram. Élevée en Abitibi, c’est à Limoilou qu’elle est présentement transplantée (non pas sans avoir essayé quelques pots entre-temps). Elle écrit tout ce qui lui passe par la tête dans le confort de Régisgrad et de l’anonymat. Certains de ses poèmes ont été publiés dans le zine collaboratif Quiproquo.]