par Stéphane Lavenère
Expier.
Cracher du morceau qui tache avec d’la salive acide.
S’regarder dans un miroir invisible.
Avoir une fenêtre tatouée sur le front.
Peser le mot « solitude » quelque part entre le haut et le bas.
Mordre la jalousie avec trois rangées d’dents.
Les paires de chaussure à talon de l’ordre du souvenir qui sont pas par chez moi.
Pouah ! J’m’assomme à r’garder la vie par un négatif qui met les couleurs à l’envers.
Qui distribue les émotions en échantillons gratuits, qu’t’en voudrais pas même s’tu faisais la manche.
Produit de l’incommunication satisfaisante, avec la garantie et le sourire de passer au service-après-vente.
L’étiquette qui tamponne la D.L.U.O en phase transitoire avant la poubelle.
Le costume froissé et les cheveux sales.
Crises de vertiges en haut des tabourets d’bar.
Une gueule de bois marquée au fer rouge.
Toucher avec les yeux d’la honte en promo’; pour une achetée, ta gueule offerte.
Expire.
Passe le bât qui blesse au radeau d’la méduse.
Qu’en agonie sinusoïdale tu vois l’point d’horizon qui chavire.
Qui bascule jusqu’à faire 360° dans la verticale.
Le point de départ de l’arrivée de toute chose.
Un goût salé dans les gencives qui frotte à l’émail que tu combines en virtuel.
Caractères bloqués, qu’tu gargarises ton goitre sur un avatar qui ressemble même pas à un fantasme.
Réalité connexe sur un torrent artificiel.
Artifice du feu, foudroyant la furie fougueuse de jeunes années passées au peigne fin du rasoir.
De l’ignorance dans la sagesse, du crépuscule dans l’assiette.
Une vérité se bat avec des mots qui s’étalent et s’attardent, soignent le détail au plus près de ton cœur, au plus près de ta pensée.
Aspire.
À l’ascension jusqu’à l’obésité morbide.
Qu’en rêve, tu sois trop lourd, et qu’ton cul râpe sur le sol.
Tu condenses, consommes, consumes et conspires.
Plein d’air qui ballonne, vide à la première percée.
Encéphalophage, mode éponge, presse-presse, pousse-pousse, gratte-gratte, fige-fige.
Zone cardio-vasculaire avec caillots qui cristallisent.
Zone de non-droit du cerveau, tu sais où ça va ?
Contes et légendes du néant, tu sais c’que ça veut dire ?
Les tours-minutes qu’augmentent jusqu’à la frénésie.
La vie qui passe en vitesse supersonique.
Clin d’œil à la lumière qu’arrive pas à suivre.
Explose en plein vol, style feu d’artifice.
Big Bang sismique, univers extatique.
Dérive jusqu’à l’éveil.
[Stéphane Lavenère est né le 2 Avril 1986 à Toulouse. Il suivra un parcours dans les métiers du spectacle, allant de la musique, à la danse, au théâtre. Le travail d’écriture l’accompagne depuis toujours et trouve son inspiration dans les sensations organiques, sensorielles et sonores du mélange des disciplines qu’il pratique. Appartement 103, un roman sur une colocation hantée, a paru en 2017 chez Publishroom.]