Je fais un monstre et puis

par Khalid EL Morabethi

Ma machine à laver marche bien. Et donc la paix intérieure. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Et donc la paix intérieure. Mais je peux prendre dix minutes de mon temps pour la regarder souffrir. Donc la paix intérieure.

Et transporter. Transpercer. Je mange avec la tête. Et la cuillère existe. Ou pas. J’ai des papillons dans la tête. C’est vrai que je ne suis pas très beau. Et que je danse comme un pied. Et que je suis toujours très occupé. Ou pas. Et que je suis fou. Ou pas. Et que je vais avoir une idée. Ou pas.  

Je suis en mouton dans mon bain. Il avait mangé tout le monde et puis. Tout se passe dans la cuisine d’un inconnu et l’assiette est à l’intérieur d’un petit détail qui respire excessivement derrière un grand détail qui respire excessivement au-dessus des cornes du détail.

On joue. On est d’accord sur un point me dit-il.  Bref. Ils vont faire un reportage sur. Je n’ai jamais cessé de. De façon confuse. Simple. En parlant d’un. Un vocabulaire qui fixe ce qui se passe dans le.  Le labyrinthe. Là. Dans la. La tête. Dans le. Le pion.

Alors je vais faire un monstre pour rire.
Alors je vais faire un monstre qui a faim.
Alors je vais allumer la lumière pour qu’il mange.
Alors je vais attendre.
Alors quand il aura terminé, je veux juste qu’il retourne à sa place. Sans que je connaisse toute l’histoire. Et merci.

 

[Khalid EL Morabethi vit, étudie, cultive son jardin au Maroc à Oujda. Il écrit des textes, il fait des exercices.]