par Anthony Lacroix
à chaque tempête
j’ensevelis mes efforts
comme un store horizontal
il n’y a pas de comparaison
possible quand tout ce que j’ai est un à-valoir
mais rentre bien ma palpitation
j’attendrai la bonne température
pour fermer les yeux
*
on m’a dit que laisser une trace
dans la protéine d’un chêne
n’est pas un acte de bravoure
alors si je casse encore une promesse
je ne pourrai plus fonder mon identité
sur les aldéhydes
*
je me lève plusieurs fois par nuit
pour confronter mes cicatrices
il suffit d’être hasardeux
à chaque couloir que l’on traverse
je ne sais pas garder
une vérité sans importance
tout dépend de l’éthylène
que tu voudras bien me confier
à force d’accumuler mon souffle
la seule chose que je puisse t’offrir
est un sommeil de quiscale
sinon il faudra attendre
jusqu’à ce que tous les chiens
grappillent un jour férié
[Anthony Lacroix a publié trois livres, dont les deux plus récents, Les femmes que j’aime ne font pas de bicyclette (2021) et La scoliose des pommiers (2022), sont parus à La maison en feu. Il dirige présentement les éditions Fond’tonne, coordonne le podcast de création Le mot bruit et prépare une thèse de doctorat subventionnée par le CRSH sur les fictions refuges sous la direction de Martin Robitaille (UQAR). Depuis octobre 2022, il travaille à la création d’un roman entrecoupé de poèmes qui se nomme Quand les radios de char se mettront à brûler et dont il lit un extrait chaque mois à l’émission de radio Libraire de force.]