par Pierre Butic
pour Émilie et Martin
J’ai non seulement ce lit à baldaquin en moi,
Mais des milliards de jambes en tous sens
croisées, déliées, quinconces, écarts, becs repliés,
proies des dessous, obstination de l’enfance,
Et plus massif est le silence des tarés
plus hargneuse est la rage de l’asphalte
et la haine du miroir à l’initiative atroce.
Tout le dehors fourmille d’air et de compassion.
Comme s’il était facile de privilégier dans la rafale.
[Pierre Butic est poète et travaille sur son recueil, Le Papier n’en veut pas, qu’il alimente de ce qu’il considère comme des entailles sur la barre de sa mémoire. Il fut invité à en lire des extraits en juin 2019 au Printemps bénuchot, festival de littérature et de musique organisé par l’écrivain Jean-Jacques Reboux à Paris. Il y vit, il y rit.]