3 poèmes

par Mickaël Berdugo

I

Des cafés à l’ombre,
Un masque de
Chien sur le ciel,
Les morts comptent
Les doigts de Dieu.
Un cœur orageux
Est plus intéressant
Qu’une poule
Qui allaite.
Les morts comptent
Les cheveux
Du diable.
Une terre où
Les oies ramassent
Les coquillages.
On a perdu des cerveaux
Et des os,
Ainsi que des veaux
Et des pots de rillettes.
Descendre vers
Le noyau,
Accoucher d’un volcan,
Les vivants comptent
Les vertèbres
Du cheval.
Échangeons
Nos sapins de Noël
Contre un sommeil
Vert.
Un poids sur le dos,
Je deviens bossu
Quand le vent
Intervient.

II

Un café boit un satellite.
Les planètes tiennent
Sur un fil,
Les extraterrestres ont
De la poussière dans les poches.
J’ai gardé mon corps
Proche du radiateur
Même en été.
L’œil retourné,
Je peux voir mon
Cœur gonflé
Et dégonflé,
Ainsi que mon
Cerveau-pigeon-voyageur.
Dormir proche des ondes
Du micro-ondes,
Une tombe se jette
D’une falaise,
Les cheveux trempés
De fraise du Moyen-âge.
Courir en soi
Et arriver au milieu de sa vie
Avec un automne dans la main.

III

Des anneaux aux doigts,
Je parcours les pages jaunes
Pour trouver mon nom.
Un soleil végétal
S’installe dans la salle de bain,
Des vitres que l’on casse
Pour subvenir aux besoins
Des nuages.
Je retombe sur mon corps
Les jours de pluie.
Plier sa dent en quatre
Et redevenir poussière.
Un creux au milieu
De la Terre,
Des déesses s’installent
Dans un coin
Inconnu.
Je me suis toujours
Lorsque je vais
Trop vite.
Un ballon lancé
À la renaissance
Retombe en 2019.
Des pixels
Au dos,
On redevient corps
Quand l’âme
Se déplace.
Chasser ses chaussettes
Pour qu’elles habitent
Près de nos pieds.
Je ne détruirai jamais
Le fantôme qui
M’a bercé.
Changer de montre
N’aide pas
À changer de cerceau.

 

[Né dans le 95 en 1989. A étudié aux Beaux-arts de Versailles. Performe, écrit, danse, chante. A été publié dans les revues doc(k)s, traction brabantsitaudis.fr, Radio O… Performe à la galerie Maria Lund, le Générateur…]